La situation géographique de la Grèce en tant que pont entre l'Europe du Sud, les Balkans et la Méditerranée orientale en fait une base attractive pour les affaires. Son économie s'est renforcée ces dernières années, avec la Commission européenne prévoyant une croissance du PIB réel d'environ 2,3 % en 2025, grâce à des secteurs dynamiques du tourisme, de la navigation, de l'énergie et de la technologie. En tant que membre de l'UE (et de l'espace Schengen), la Grèce impose aux employeurs de respecter des règles strictes en matière d'immigration.
La Grèce maintient un système structuré pour les travailleurs hors UE/EEE/Suisse, exigeant que les employeurs sponsorisent des visas et permis de résidence appropriés. Selon la législation de l'UE, les citoyens de l'UE/EEE (et de la Suisse) peuvent travailler en Grèce sans permis spécial, mais les ressortissants de pays tiers (tous les autres) doivent obtenir un visa de travail grec et un permis de résidence avant l'embauche. Les employeurs doivent planifier soigneusement : assurer la conformité à l'immigration dès le départ évite des sanctions légales et facilite la relocalisation.
Qui a besoin d’un visa ou d’un permis de travail grec ?
Les ressortissants européens (UE/EEE/Suisse) bénéficient de la libre circulation et n'ont généralement pas besoin de visa pour travailler en Grèce. En revanche, tout candidat non-UE/EEE/Suisse doit obtenir une autorisation de travail grecque. Plus précisément, l'employeur obtient généralement un « Visa national (Type D) pour emploi » pour le travailleur entrant. Ce visa permet au travailleur étranger d’entrer en Grèce pour un emploi de plus de 90 jours.
Une fois en Grèce, l’employé non-UE doit ensuite faire une demande pour le permis de résidence pour emploi dépendant (souvent appelé « permis de résidence pour emploi dépendant »). En résumé : les embauches UE/EEE/Suisse peuvent commencer à travailler immédiatement, tandis que toutes les autres embauches étrangères nécessitent à la fois le visa Type D grec et un permis de résidence/travail.
Types de visas de travail grecs pertinents pour les employeurs
La Grèce propose plusieurs types de visas et permis pour l’emploi. Les plus courants pour les embauches sponsorisées par l’employeur sont :
Visa national (Type D) pour emploi en Grèce
Il s'agit du visa long séjour standard pour travailler en Grèce. Il est généralement délivré pour jusqu’à un an pour un contrat de travail spécifique et renouvelable si nécessaire. Le visa Type D est une étape préalable à l’obtention d’un permis de résidence/travail grec. Il couvre toutes les catégories d’emploi rémunéré, y compris les professionnels qualifiés, les travailleurs saisonniers et les chercheurs.
Après avoir obtenu un visa Type D et arrivé en Grèce, l’employé et l’employeur déposent ensemble une demande pour le permis de résidence pour emploi dépendant (Article 15 du Code de l’immigration). Ce permis intègre effectivement le permis de travail et autorise l’étranger à travailler. Pour l’obtenir, le contrat de travail doit généralement respecter des exigences minimales, telles qu’un salaire au moins égal au salaire minimum national.
Permis de résidence pour emploi dépendant (Article 15) en Grèce
Techniquement, il s’agit du véritable permis de travail pour les employés en Grèce. Une fois le titulaire du visa Type D arrivé, il doit faire une demande de permis de résidence grec « pour emploi dépendant ». La loi grecque (Loi 4251/2014, Article 15) stipule qu’un ressortissant de pays tiers avec un visa de travail valide se verra accorder ce permis s’il dispose d’un contrat de travail contraignant et satisfait au seuil salarial (au moins le salaire minimum national).
Ce permis de résidence grec est généralement délivré pour une durée maximale d’un an, correspondant à celle du visa, et renouvelable tant que l’emploi continue. Le permis de résidence sert de permis de travail ; il n’existe pas de document séparé de « permis de travail » au-delà.
Carte Bleue de l’UE pour la Grèce
Pour les postes hautement qualifiés, la Grèce participe au programme de la Carte Bleue de l’UE. La Carte Bleue est un permis de résidence spécial pour les ressortissants non-UE ayant des qualifications avancées. Pour être éligible en Grèce, le candidat doit disposer d’un contrat de travail d’au moins un an dont le salaire est au minimum de 1,5 fois le salaire brut annuel moyen grec.
Les Cartes Bleues en Grèce sont généralement valides deux ans (plus trois mois supplémentaires si le contrat est plus court), et les membres de la famille peuvent accompagner le titulaire sous certaines conditions. Les titulaires de la Carte Bleue bénéficient essentiellement des mêmes droits d’emploi que les autres titulaires de permis et peuvent vivre et travailler en Grèce sans permis supplémentaire une fois leur demande acceptée. Les employeurs doivent toujours faire une demande de Carte Bleue via l’immigration grecque et s’assurer que le salaire proposé respecte le minimum pour les profils hautement qualifiés.
Permis de transfert intra-entreprise (ICT) pour la Grèce
La Grèce délivre également un permis pour les employés de multinationales transférés dans une filiale grecque. Le permis de résidence ICT, souvent appelé Type E.2 selon la législation grecque, suit la Directive de l’UE 2014/66. Selon la loi grecque (mise à jour par la Loi 5038/2023), ce permis est valable jusqu’à 3 ans pour les cadres et spécialistes, ou jusqu’à 1 an pour les stagiaires.
La procédure comporte deux étapes principales : d’abord, l’employeur (la filiale grecque) dépose une demande auprès du Service unique du Ministère de la Migration pour approuver le transfert intra-entreprise, en fournissant la preuve que le travailleur a été employé par la même société/groupe à l’étranger (au moins 12 mois pour les cadres/spécialistes, 6 mois pour les stagiaires) et qu’il remplit les conditions de qualification. Une fois cette approbation obtenue, l’employé peut faire une demande de visa Type D grec pour ICT dans son pays d’origine, puis, après entrée, obtenir le permis de résidence E.2.
Visa pour nomades numériques en Grèce
Depuis 2021, la Grèce propose un Visa pour nomades numériques pour les travailleurs à distance. Bien qu’il s’agisse généralement d’un visa personnel (non sponsorisé par l’employeur), il peut être pertinent si une entreprise a du personnel à distance en Grèce. Les ressortissants non-UE travaillant à distance pour une entreprise non grecque peuvent faire une demande pour ce visa en apportant la preuve du travail à distance et en remplissant certains critères financiers.
Plus précisément, les candidats doivent disposer d’un revenu stable supérieur à un seuil fixé (actuellement environ 3 500 € net par mois pour un seul demandeur). Ils doivent également fournir des documents habituels comme un passeport, une assurance santé, un casier judiciaire, et payer des frais administratifs. Après approbation, ils reçoivent un permis de résidence d’un an pour nomades numériques. Il est important de noter que les nomades numériques doivent toujours respecter les règles générales d’immigration grecques, entrer avec le bon visa, faire la demande de permis de résidence, et prouver leur autonomie financière. Les employeurs « sponsorisant » un travailleur à distance dans cette catégorie doivent noter que l’entreprise reste étrangère et ne peut pas avoir le salarié sur une fiche de paie grecque.
Processus de sponsoring par l’employeur et responsabilités en Grèce
Lorsqu’un employeur décide d’embaucher ou de transférer un ressortissant étranger en Grèce, le processus est principalement initié par l’employeur. D’abord, l’employeur doit généralement obtenir le Numéro d’Identification Fiscale grec (AFM) et le Numéro de Sécurité Sociale (AMKA) du futur employé, requis avant toute embauche. Ensuite, il prépare la demande de permis de travail.
Cette demande est soumise à l’Administration décentralisée compétente en Grèce (un bureau local du Ministère de la Migration) au nom du travailleur. La demande doit détailler l’offre d’emploi, les tâches, le lieu, et le salaire proposé. Il est crucial de prouver que le poste ne peut pas être pourvu par un citoyen grec ou de l’UE, et que le salaire offert respecte le minimum légal. Cette démonstration de « besoin du marché du travail » est obligatoire.
Une fois l’approbation de l’Administration décentralisée obtenue, l’employeur assiste le salarié dans les étapes suivantes. Le travailleur peut faire une demande de visa Type D auprès d’un consulat grec à l’étranger en utilisant l’avis d’autorisation approuvé. Les documents requis pour le visa incluent le formulaire Type D rempli, un passeport valable au moins 3 mois après la fin du visa, des photos récentes, le contrat de travail signé, une preuve d’assurance santé voyage, un certificat médical, et un extrait de casier judiciaire.
Tout au long, l’employeur doit s’assurer que le contrat de travail et les conditions d’emploi respectent le droit du travail grec, notamment en ce qui concerne le salaire, les avantages, et les horaires. En résumé : l’employeur sponsorise la demande de visa, fournit la documentation et les justificatifs nécessaires, et après délivrance du visa, aide le salarié à s’installer en Grèce dans le cadre d’un contrat conforme.
Guide étape par étape pour embaucher ou relocaliser en Grèce
Vérification du statut de visa en Grèce
Déterminez si le candidat est citoyen de l’UE/EEE/Suisse (pas besoin de visa) ou ressortissant d’un pays tiers (visa grec requis). Assurez-vous que le poste et les termes du contrat respectent les exigences grecques, telles que le salaire et les qualifications, avant de continuer.
Obtention des identifiants grecs
L’employeur doit enregistrer le futur employé auprès des autorités grecques pour obtenir un AFM (numéro fiscal) et un AMKA (numéro de sécurité sociale). Cela peut souvent être fait via un centre fiscal local et l’Institut de sécurité sociale une fois que l’employé est arrivé ou dispose d’une adresse en Grèce.
Demande d’approbation du permis de travail grec
L’employeur dépose la demande formelle de permis de travail grec auprès de l’Administration décentralisée, en incluant le contrat de travail, la description du poste, le salaire, et tout document justificatif demandé. La demande doit démontrer les détails du poste et justifier la nécessité d’un embauche hors UE.
Demande de Visa Type D pour la Grèce
Après l’approbation du permis grec, l’employé sollicite auprès de l’ambassade ou du consulat grec dans son pays d’origine le Visa national D. Il planifie un rendez-vous, soumet le formulaire de demande et tous les documents requis (passeport, photos, assurance santé, contrat, vérifications de casier judiciaire, etc.), et paie les frais de visa. Le consulat traite généralement le visa en quelques semaines.
Voyage en Grèce
Une fois le visa Type D délivré, l’employé peut entrer en Grèce et commencer à travailler. L’employeur doit avoir le contrat de travail prêt et finaliser les inscriptions locales, comme l’ouverture d’un compte bancaire.
Obtention du permis de résidence grec
Dans les 30 jours suivant l’arrivée (durée typique du visa Type D), l’employé doit faire une demande de permis de résidence grec pour emploi. Cela se fait auprès du Département des étrangers et de l’immigration ou de l’administration décentralisée de leur région. La demande inclut le permis approuvé de l’étape 3, le passeport, le visa, le contrat de travail, la preuve d’entrée, de logement et de fonds, l’assurance santé, les données biométriques (empreintes digitales/photo), et les certificats AFM/AMKA.
Enregistrement pour la paie et les avantages en Grèce
Après l’obtention du permis de résidence grec, l’employeur inscrit l’employé dans le système de paie grec (EFKA). Cela garantit le paiement correct des cotisations sociales et des impôts. Tout au long de l’emploi, l’employeur doit respecter la législation, notamment en payant le salaire convenu, en versant les impôts, et en respectant les règles du travail grec.
Conformité et documentation de l’employeur en Grèce
Les employeurs en Grèce doivent suivre scrupuleusement la législation à chaque étape. Points clés de conformité :
Exigence du marché du travail grec
La demande de permis doit prouver qu’aucun candidat grec ou de l’UE n’était disponible pour le poste. En pratique, cela nécessite de fournir des annonces d’emploi ou une explication du processus de recrutement. L’absence de cette preuve peut entraîner le refus du permis.
Seuils salariaux grecs
Les salaires doivent respecter ou dépasser les minimums légaux en Grèce. Pour un permis standard, le contrat doit garantir au moins le salaire minimum national (le taux « ouvrier non qualifié »). Pour une Carte Bleue, l’offre doit être au moins 1,5 fois le salaire moyen national. Les employeurs doivent vérifier chaque année le salaire minimum et le salaire moyen grecs et ajuster les contrats en conséquence.
Conditions légales de travail en Grèce
Tous les employés, étrangers ou locaux, ont droit aux protections du droit du travail grec. Les employeurs doivent respecter les règles sur les horaires, les heures supplémentaires, les congés payés, les cotisations sociales, etc. Les contrats doivent être formalisés par écrit et enregistrés si requis.
Obligations documentaires en Grèce
Les demandes de l’employeur et du salarié pour la Grèce nécessitent une documentation exhaustive. La liste de contrôle du permis de résidence inclut la demande de permis de travail approuvée, le passeport et le visa, le contrat de travail, la preuve de fonds suffisants, la preuve de logement en Grèce, l’assurance santé, et les documents AFM et AMKA du salarié. Les employeurs doivent vérifier que chaque document est correct et à jour. Ils doivent aussi suivre la date d’expiration des permis et les échéances de renouvellement, généralement deux mois avant la fin.
Inscription de l’employé en Grèce
Dès l’embauche, l’employeur doit enregistrer l’employé étranger auprès des autorités fiscales et de sécurité sociale grecques. Cela inclut la retenue et le versement des cotisations sociales et fiscales à EFKA. L’employeur doit également délivrer des fiches de paie et des déclarations fiscales annuelles comme pour tout autre travailleur. En respectant ces obligations, l’employeur garantit que l’embauche étrangère reste autorisée et limite les risques juridiques.
Défis courants et solutions pour les employeurs dans le processus de visa en Grèce
L’immigration grecque peut être complexe. Les défis courants incluent les retards administratifs et l’évolution des règles. En pratique, le traitement des permis peut prendre plusieurs mois, souvent 6 à 12 mois. Les employeurs doivent déposer leur demande bien à l’avance et prévoir du temps pour un service lent.
Un autre obstacle est la nécessité d’opérer une entité grecque : sauf si vous utilisez un Employer of Record (EOR), une société de recrutement doit souvent créer une filiale ou une succursale locale pour sponsoriser les visas, ce qui peut être long et coûteux. Les employeurs doivent planifier l’enregistrement d’une entité ou faire appel à un EOR pour gérer la paperasserie. De plus, la législation grecque sur l’immigration est mise à jour périodiquement. Par exemple, la législation récente a intégré les règles de l’UE pour ICT et les travailleurs hautement qualifiés, ce qui peut modifier l’éligibilité ou la procédure. Rester informé de ces changements est essentiel.
La barrière linguistique et la complexité administrative peuvent aussi poser problème : de nombreux formulaires sont en grec et nécessitent des traductions notariées ou des affidavits locaux. Pour surmonter ces difficultés, les entreprises font souvent appel à des conseillers juridiques locaux ou à des partenaires en mobilité internationale pour guider le processus. Une communication claire avec le salarié concernant le calendrier et les documents requis permet également d’éviter les surprises de dernière minute.
La qualité de vie élevée en Grèce peut aider à retenir les employés. Pour faciliter une intégration fluide, les employeurs ne doivent pas seulement gérer les visas, mais aussi aider à la logistique de la relocalisation. Organiser des options de logement à Athènes, Thessalonique ou même sur les îles, aider à ouvrir un compte bancaire ou une ligne téléphonique, et fournir une orientation sur la culture grecque et la vie quotidienne facilitent la transition. Encourager l’apprentissage de la langue (ou offrir des cours de grec de base) et mettre en relation le nouvel embauché avec un mentor local ou un collègue peut accélérer l’intégration.
Les employeurs peuvent également informer les nouvelles recrues sur l’environnement de travail grec, par exemple en notant que les Grecs observent souvent une longue pause déjeuner ou des jours fériés nationaux, pour éviter les surprises. Enfin, un soutien pratique, comme un kit d’arrivée avec des cartes de transit, des copies de visas, et des formulaires fiscaux, montre que l’entreprise est préparée et conforme. Un accompagnement proactif lors de la relocalisation réduit le stress du salarié et l’aide à devenir productif plus rapidement.
Conclusion
Embaucher des travailleurs étrangers en Grèce nécessite une attention particulière aux détails juridiques, mais les avantages d’accéder à de nouveaux talents peuvent en valoir la peine. En suivant les étapes ci-dessus, en obtenant les visas appropriés, en préparant une documentation complète, et en assurant une conformité continue, les employeurs préparent le terrain pour une relocalisation sans souci. En cas de doute, faire appel à des experts peut faire gagner du temps et éviter des complications. Pour un accompagnement personnalisé et une assistance pour les visas et permis de travail grecs, contactez Rivermate. Nos spécialistes en visas vous aideront à naviguer dans le processus, afin que vous puissiez vous concentrer sur la croissance de votre entreprise plutôt que sur la paperasserie.
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