Permis de travail et visas au Canada : Un guide complet pour les employeurs
La forte économie du Canada, sa haute qualité de vie et sa culture inclusive en font une destination attrayante pour les talents mondiaux. Les employeurs de divers secteurs recherchent de plus en plus à l’étranger pour combler les lacunes en compétences et stimuler la croissance. Cependant, le Canada dispose de règles d’immigration détaillées, et embaucher ou relocaliser un travailleur étranger nécessite une planification minutieuse.
Les erreurs peuvent coûter cher – retards dans les demandes, amendes importantes pour non-conformité. Pour profiter du vivier de talents canadien tout en restant pleinement conforme, les employeurs doivent comprendre les visas, permis de travail et toutes les réglementations associées. Ce guide explique pourquoi la conformité en matière d’immigration est importante, qui a besoin d’un permis, les types de permis et visas pertinents pour les employeurs, l’éligibilité et les obligations pour chaque type, ainsi que les étapes pratiques pour embaucher et intégrer efficacement des employés étrangers au Canada.
Qui a besoin d’un visa ou d’un permis de travail au Canada ?
Les citoyens canadiens et résidents permanents peuvent travailler au Canada à tout moment sans restrictions. Si votre nouvelle recrue n’est pas citoyen canadien ou résident permanent, elle aura généralement besoin d’un permis de travail pour travailler au Canada. (Note : les permis de travail sont des documents d’emploi, non des visas de voyage.) L’éligibilité d’un ressortissant étranger à travailler dépend de son statut et de la durée/du but de son séjour.
En termes simples, chaque ressortissant étranger qui effectuera effectivement un travail pour un employeur canadien doit posséder un permis de travail valide. Cependant, tous les ressortissants étrangers n’ont pas besoin d’un visa de voyage (un visa est uniquement pour l’entrée). En fait, les citoyens de pays exemptés de visa (comme les États-Unis, le Royaume-Uni, de nombreux pays de l’UE, etc.) n’ont besoin que d’une Autorisation de Voyage Électronique (AVE) ou arrivent simplement en tant que visiteurs ; mais même eux doivent détenir un permis de travail pour exercer un emploi.
Les courts séjours d’affaires (pour des réunions ou formations) ne nécessitent souvent pas de permis de travail si la personne est techniquement un « visiteur d’affaires », mais tout ressortissant étranger travaillant (par exemple, faire des ventes, fournir des services ou effectuer un travail pratique au Canada) doit avoir à la fois un permis de travail valide et, si applicable, un visa ou une AVE. Cela signifie qu’avant que quiconque ne commence réellement ses activités, l’entreprise doit vérifier leur statut.
La loi canadienne sur l’immigration précise que si un visa couvre l’entrée, le permis de travail est le document qui autorise l’emploi. En d’autres termes, aucun recrutement étranger ne peut légalement être sur la paie au Canada sans un permis de travail approprié, même s’il est arrivé avec une AVE ou un visa.
Pour des postes à plus long terme, les ressortissants étrangers obtiennent généralement un permis de travail avant de venir au Canada (en faisant une demande auprès d’un bureau de visa canadien ou en ligne). Dans certains cas, un travailleur étranger peut faire une demande à la frontière canadienne (point d’entrée) s’il vient d’un pays exempté de visa et a organisé son emploi à l’avance. Mais dans tous les cas, les employeurs doivent vérifier les règles.
Par exemple, certains accords internationaux (comme CUSMA/USMCA) permettent des transferts intra-entreprise et aux professionnels de faire une demande depuis le Canada dans des conditions simplifiées. Les points clés sont : citoyens canadiens & résidents permanents : pas de permis nécessaire ; ils sont automatiquement autorisés à travailler.
Autres ressortissants étrangers : doivent avoir un permis de travail pour travailler, et souvent aussi un visa/AVE pour entrer. Chaque travailleur étranger a besoin d’un permis de travail.
Courtes visites vs. travail : assister à des réunions ou conférences peut ne pas nécessiter de permis, mais effectuer des tâches professionnelles en nécessite toujours un.
Demandes à la frontière : les citoyens de pays exemptés de visa peuvent être éligibles pour faire une demande de permis de travail à l’entrée (au point d’entrée) s’ils remplissent les critères. Sinon, le permis doit être obtenu à l’avance. Comprendre ces bases – citoyenneté/RP vs étranger, permis de travail vs visa de voyage – est essentiel pour la conformité et une embauche fluide.
Aperçu des types de permis de travail et visas canadiens pertinents pour les employeurs
L’immigration canadienne offre de nombreuses voies pour les travailleurs étrangers. Les employeurs doivent connaître les principaux programmes permettant d’embaucher des talents à l’étranger. Voici les principales catégories de permis de travail et visas qui reviennent le plus souvent lors de la relocalisation d’employés au Canada :
Programme de travailleurs étrangers temporaires (TET) au Canada
Le TET est le principal programme du Canada pour embaucher des travailleurs étrangers afin de combler des pénuries de main-d’œuvre. Sous le TET, les employeurs doivent obtenir une Évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) positive de Emploi et Développement social Canada (EDSC). L’EIMT est un document confirmant qu’aucun citoyen canadien ou résident permanent n’est disponible pour faire le travail et que l’embauche d’un travailleur étranger aura un impact neutre ou positif sur le marché du travail canadien.
Pour obtenir une EIMT, un employeur doit généralement démontrer des efforts de recrutement importants et respecter des conditions sur les salaires et les conditions de travail. (Fin 2024, les règles de l’EIMT ont été renforcées : par exemple, les seuils de salaire minimum ont été augmentés de 20 %, et les attestations par des avocats/comptables agréés ne sont plus acceptées.)
Une fois l’EIMT approuvée, l’employeur paie les frais de traitement (actuellement CAD 1 000 par poste) et fournit la lettre de confirmation au travailleur. Ce n’est qu’alors que le travailleur peut faire une demande de permis de travail spécifique à l’employeur. En pratique, la majorité des permis de travail traditionnels au Canada sont obtenus via la voie TET : le travailleur fait une demande en ligne ou dans un bureau de visa avec le numéro d’EIMT et l’offre d’emploi.
Les obligations de l’employeur dans le cadre du TET sont importantes : ils doivent faire de la publicité pour le poste comme indiqué, offrir des salaires équitables, fournir un contrat, et respecter tous les engagements pris dans l’EIMT. Les manquements (par exemple, payer en dessous du salaire promis) peuvent entraîner des sanctions.
Programme de talents mondiaux (GTS) au Canada
Le Programme de talents mondiaux (GTS) est une sous-catégorie spécialisée du TET pour des rôles hautement qualifiés et innovants au Canada. La GTS permet aux entreprises canadiennes éligibles d’accélérer l’obtention d’EIMT (souvent en deux semaines) pour certains métiers figurant sur la Liste des métiers du talent mondial. Il est destiné aux postes technologiques et de R&D, ou autres rôles « uniques et spécialisés ».
Les entreprises utilisant la GTS doivent élaborer un Plan de bénéfices pour le marché du travail (LMBP) – un document d’une page détaillant comment l’embauche de ce talent étranger bénéficiera positivement au marché du travail canadien (par exemple, création d’emplois, formation, transfert de connaissances). Contrairement à l’EIMT classique, la GTS nécessite généralement une recommandation d’un partenaire canadien désigné. Mais l’avantage est un traitement rapide. Sinon, les candidats à la GTS suivent la procédure basée sur l’EIMT du TET.
Programme de mobilité internationale (PMI) au Canada
Le Programme de mobilité internationale est une enveloppe pour tous les cas de permis de travail exemptés d’EIMT (pas besoin d’EIMT) au Canada. Plutôt que d’évaluer les besoins du marché du travail, le PMI permet aux employeurs d’embaucher des travailleurs qui remplissent des critères larges, souvent pour des raisons d’intérêt général canadien ou d’accords réciproques. Les flux courants du PMI incluent les transferts intra-entreprise (voir ci-dessous), certains accords commerciaux et d’investissement (CUSMA/USMCA pour les professionnels et commerçants, accords CETA, etc.), les bénéfices importants pour le Canada (par exemple, scientifiques mondiaux, chercheurs), les programmes d’échange international (stagiaires, échanges de jeunes), et des programmes spécifiques comme la Mobilité francophone et autres.
Sous le PMI, l’employeur doit suivre une procédure, mais elle est simplifiée : avant que le travailleur ne fasse sa demande, l’employeur soumet une offre d’emploi via le Portail employeur IRCC et paie des frais de conformité (actuellement CAD 230 par travailleur). Cela génère un numéro d’offre spécifique à l’employeur. Le travailleur utilise ensuite ce numéro pour faire sa demande de permis.
Comme aucun EIMT n’est impliqué, la demande est généralement plus rapide. (Par exemple, le flux Mobilité francophone exonère l’EIMT pour les travailleurs francophones, et les transferts CUSMA peuvent être traités rapidement en ligne.) Cependant, l’employeur doit respecter ses obligations : s’assurer de respecter les conditions du flux choisi et honorer les termes de l’offre d’emploi. En cas d’inspection par IRCC ou ESDC, ils vérifieront que l’employeur respecte les salaires, les tâches, et autres engagements.
Permis de travail spécifique à l’employeur au Canada
Ce terme désigne une catégorie plutôt qu’un programme distinct. Un permis de travail spécifique à l’employeur (aussi appelé permis fermé) signifie que le permis est lié à un seul employeur et à un seul lieu. Ces permis sont délivrés dans le cadre du TET ou de certains cas du PMI. Avec ce permis, le travailleur étranger ne peut travailler que pour l’employeur désigné dans le rôle et la région approuvés.
Si le travailleur souhaite changer d’emploi ou de lieu, un nouveau permis est nécessaire. La majorité des permis TET sont spécifiques à l’employeur. Les employeurs doivent noter que ce permis limite le travailleur : si l’entreprise change d’adresse ou de nom commercial, ou si l’employé change de rôle, un permis mis à jour doit être obtenu. (En revanche, la catégorie suivante est un permis ouvert, sans restriction d’employeur.)
Permis de travail ouvert au Canada
Un permis de travail ouvert permet à un ressortissant étranger de travailler pour n’importe quel employeur au Canada (avec quelques exceptions limitées), sans offre d’emploi spécifique. Les permis ouverts ne sont pas courants pour des embauches purement dirigées par l’employeur, mais ils couvrent des cas importants que les employeurs doivent connaître :
Permis ouverts pour conjoints et personnes à charge : Le conjoint ou partenaire de fait d’un travailleur étranger qualifié ou d’un étudiant international peut être éligible à un permis ouvert. (Après janvier 2025, l’éligibilité est limitée aux conjoints de travailleurs hautement qualifiés dans certains métiers.) Cela signifie que si votre nouvelle recrue arrive au Canada avec un permis de travail, son conjoint peut aussi être autorisé à travailler pour vous ou un autre employeur sous un permis ouvert. En général, l’employeur n’a pas d’obligations supplémentaires pour embaucher un conjoint avec un permis ouvert, sauf à le traiter comme tout autre employé canadien.
Permis de travail post-diplôme (PGWP) : Les diplômés d’un collège ou d’une université canadienne éligible peuvent obtenir un PGWP leur permettant de travailler partout au Canada. Le PGWP est techniquement un permis de travail ouvert (sans employeur spécifié), valable jusqu’à 3 ans selon la durée des études. Les employeurs embauchant un ancien étudiant international avec un PGWP n’ont pas de démarches supplémentaires – ils le recrutent simplement comme un travailleur canadien (le diplômé a déjà l’autorisation de travailler partout). C’est une voie très prisée, permettant aux employeurs d’évaluer les étudiants internationaux après leur diplôme sans EIMT.
Permis ouverts lors de la demande de résidence permanente : Dans certains cas, un ressortissant étranger au Canada en cours de parrainage pour la résidence permanente (par exemple, sous un parrainage conjugal ou un programme de travailleurs qualifiés) peut obtenir un permis de travail provisoire (parfois appelé « permis de transition » ou « permis de transition ouvert »). Ces cas sont moins fréquents dans les démarches d’employeur, mais existent. Bien que les permis ouverts offrent une grande flexibilité, ils ne sont délivrés que dans des conditions spécifiques. L’employeur doit s’assurer que le travailleur possède un permis ouvert valide et informer IRCC si le statut du travailleur change. En pratique, les permis ouverts impliquent rarement des démarches supplémentaires de l’employeur, sauf à noter en interne le changement de statut du salarié.
Transfert intra-entreprise (ICT) au Canada
La catégorie ICT permet aux entreprises multinationales de transférer certains employés vers une filiale, succursale ou affiliée canadienne. Il s’agit en réalité d’une voie exemptée d’EIMT dans le cadre du PMI (codes C12 ou C61). Les employés éligibles incluent des cadres, dirigeants ou travailleurs avec des connaissances spécialisées, qui ont été employés dans l’entreprise à l’étranger pendant au moins un an (les nouvelles directives IRCC précisent la condition d’un an). Deux sous-catégories existent : pour les cadres/gestionnaires et pour les employés avec connaissances spécialisées. L’employeur doit être lié (parent, filiale, succursale ou affiliée) de l’autre côté de la frontière.
Faire une demande ICT évite l’EIMT, mais l’employeur doit prouver la relation qualifiante et le rôle de l’employé. Le travailleur fait une demande de permis de travail intra-entreprise (souvent avec des codes de catégorie). L’employeur doit également soumettre l’offre via le portail comme requis dans le cadre du PMI. Une fois au Canada, le travailleur ne peut travailler que pour l’entreprise canadienne désignée. L’ICT est populaire pour transférer des talents de l’étranger, et permet jusqu’à trois ans pour les cadres et jusqu’à cinq ans pour les employés avec connaissances spécialisées (avec possibilités de prolongation).
Programme de visa pour entrepreneurs (Start-Up) au Canada
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un permis de travail temporaire, le Programme de visa pour entrepreneurs (Start-Up) du Canada est pertinent pour les employeurs envisageant des talents entrepreneuriaux. Il cible les entrepreneurs étrangers ayant des idées d’affaires innovantes viables. Dans le cadre de ce programme, si la personne obtient une lettre de soutien d’un fonds de capital-risque désigné, d’un groupe d’anges investisseurs ou d’un incubateur, elle peut faire une demande de résidence permanente au Canada.
Les conditions incluent la détention d’au moins 10 % des droits de vote dans une entreprise admissible et la possession de fonds de démarrage suffisants. Si la demande est acceptée, l’entrepreneur (et sa famille) obtient la résidence permanente et peut lancer son entreprise au Canada. Les employeurs peuvent rencontrer ce cas en embauchant quelqu’un bénéficiant d’un soutien pour sa start-up ; le point clé est que ces candidats ont une voie d’immigration distincte et des incitations fortes à s’installer et à rester à long terme. Chacun de ces permis et visas a ses propres règles. La section suivante détaille les critères d’éligibilité et ce que les employeurs doivent faire pour chacun.
Critères d’éligibilité et obligations des employeurs pour chaque type de permis au Canada
Pour employer avec succès un ressortissant étranger au Canada, le travailleur et l’employeur doivent remplir certains critères. Voici un aperçu des principales catégories de permis et des exigences et obligations associées :
Obligations du Programme de travailleurs étrangers temporaires (TET) au Canada
L’employeur doit prouver un besoin réel d’un travailleur étranger. Cela implique de faire une demande d’Évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) auprès d’EDSC. En général, les employeurs doivent faire de la publicité pour le poste au Canada pendant une période déterminée, payer au travailleur étranger au moins le salaire en vigueur (ou le salaire médian) pour ce métier, et offrir de bonnes conditions de travail.
EDSC délivre une EIMT positive si satisfait. L’employeur paie les frais de traitement de l’EIMT (actuellement CAD 1 000 par poste) et fournit la lettre de confirmation au travailleur. Ce n’est qu’après cela que le travailleur peut faire une demande de permis de travail spécifique à l’employeur. Après embauche, l’employeur doit respecter tous ses engagements : par exemple, ne pas réduire les salaires ou les tâches, ne pas faire payer de frais de recrutement au travailleur, et fournir tous les avantages promis (congés payés, logement, etc.). Il faut conserver des dossiers détaillés (paiements, changements de poste, etc.) en cas d’audit. Le non-respect peut entraîner de lourdes sanctions.
Obligations du permis de travail spécifique à l’employeur au Canada
Si le permis du travailleur est lié à votre entreprise, vous devez soumettre une offre mise à jour si le poste change. Par exemple, déménager le salarié ou changer de rôle nécessite souvent une modification du permis. En gros, respecter les conditions du permis. Le travailleur ne pourra travailler que pour votre entreprise, donc toute modification doit être signalée à IRCC.
Obligations du Programme de talents mondiaux (GTS) au Canada
L’employeur doit être une entreprise innovante (souvent une société technologique) et obtenir une recommandation au Canada. Il faut élaborer et mettre en œuvre un Plan de bénéfices pour le marché du travail (LMBP). Ce plan (signé par le PDG) explique comment l’embauche de ce talent bénéficiera au Canada (formation, création d’emplois, transfert de compétences). Les engagements du LMBP sont juridiquement contraignants et revus chaque année. En plus des obligations classiques de l’EIMT, les employeurs GTS s’engagent à ces bénéfices supplémentaires.
Obligations du Programme de mobilité internationale (PMI) au Canada
Pour les embauches exemptées d’EIMT, les employeurs doivent
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