Lancer une activité en France est plus simple que ce que beaucoup pensent. Avec le statut d'auto entrepreneur, officiellement connu sous le nom de micro entrepreneur, vous pouvez créer votre activité, proposer des services en freelance, ou tester une idée d'entreprise avec peu de démarches administratives et sans frais initiaux.
Ce dispositif est particulièrement populaire parmi les professionnels indépendants et . Il permet de s’immatriculer rapidement, de payer des taxes simplifiées, et de fonctionner dans le respect de seuils de chiffre d’affaires. Une fois vos revenus déclarés, vous bénéficiez également d’une couverture du régime de sécurité sociale français, incluant l’accès aux soins et aux cotisations retraite.
Dans ce guide, vous découvrirez précisément comment vous enregistrer en tant que micro entrepreneur, quels documents fournir, comment déclarer vos revenus et payer vos taxes, et comment rester en conformité tout au long de l’année.
Qu’est-ce qu’un statut d'auto entrepreneur en France ?
Le statut d’auto entrepreneur, officiellement appelé micro entrepreneur, est une façon simple et flexible de lancer une activité en France. Il a été créé pour rendre l’auto-emploi plus accessible, notamment pour les freelances, consultants, et petits prestataires de services souhaitant travailler en toute autonomie avec moins de formalités administratives.
En tant que micro entrepreneur, vous opérez en tant qu’indépendant sous un régime simplifié. L’immatriculation est rapide, la déclaration fiscale allégée, et vous payez des charges sociales forfaitaires, régimes fiscaux de base, sans obligation de tenir une comptabilité complète ni de produire des états financiers.
Cependant, les patrimoines personnel et professionnel ne sont pas séparés sous ce statut. Si vous souhaitez limiter votre responsabilité, vous pouvez envisager d’autres formes juridiques telles que l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée.
Avantages du statut d'auto entrepreneur
Le modèle du micro entrepreneur est idéal pour tester une idée d’entreprise, gérer un revenu annexe, ou lancer une carrière en freelance. Il convient également aux travailleurs à distance et expatriés souhaitant débuter sans coûts initiaux élevés. Vous pouvez opérer sous votre nom, émettre des factures, déclarer vos revenus en ligne, et bénéficier de l’accès au régime de sécurité sociale français.
Si votre activité se développe, vous pourrez évoluer vers une forme juridique plus complexe, comme la EURL ou la SASU, ultérieurement.
Différences entre auto-entrepreneur et micro-entrepreneur
Il n’y a aujourd’hui aucune différence juridique entre ces termes. "Auto entrepreneir" était le nom initial du régime lancé en 2009. Après la réforme de 2016, le terme officiel est devenu micro entrepreneur, utilisé dans tous les documents légaux et administratifs. Les deux désignent le même statut simplifié pour les professionnels indépendants en France.
L’inscription en tant qu’auto entrepreneur en France est un processus simple et efficace. Créé pour aider les individus à démarrer une activité sans barrières administratives inutiles, il se fait entièrement en ligne, que vous soyez résident français ou étranger avec un visa ou titre de séjour.
La démarche est gratuite et rapide. Dès votre demande validée, vous recevrez votre numéro SIRET, identifiant officiel de votre activité, en quelques jours. Il suffit d’avoir un ensemble de pièces justificatives valides et une idée claire de votre activité.
Étapes pour démarrer votre activité en France
Pour s’enregistrer comme micro entrepreneur, suivez ces étapes via la plateforme officielle URSSAF à autoentrepreneur.urssaf.fr :
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Créer un compte
Rendez-vous sur le portail URSSAF et ouvrez un compte personnel pour commencer l’inscription.
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Entrer vos informations personnelles
Nom complet, nationalité, date de naissance, adresse en France.
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Choisir votre activité principale
Définit le type d’activité envisagée : commerciale, artisanale, ou libérale. Ce choix impacte votre régime fiscal et social.
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Définir la fréquence de déclaration de revenus
Mois ou trimestre, vous déclarerez vos revenus et payer les cotisations.
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Soumettre votre demande
Après validation, votre dossier sera examiné. En cas d’acceptation, vous recevrez votre numéro SIRET, identifiant votre activité dans le registre national.
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S’inscrire à la sécurité sociale
Vous serez automatiquement affilié au régime général de la sécurité sociale des indépendants, incluant accès à la santé, pension, et autres bénéfices liés à votre revenu.
Pièces justificatives nécessaires
Avant de commencer, munissez-vous des documents suivants :
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Un passeport valide ou une carte d’identité européenne
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Justificatif de domicile en France (facture récente, contrat de location, attestation d’hébergement)
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Pour les non-EU, un visa de long séjour ou titre de séjour autorisant l’activité indépendante, typiquement mentionné comme “entrepreneur libéral” ou “activités non salariées”
Si vous envisagez une activité réglementée (bâtiment, immobilier, services à la personne, droit, etc.), vous devrez peut-être fournir des diplômes ou licences professionnelles attestant de vos compétences.
Où soumettre votre demande ?
La majorité des candidats utilisent le portail URSSAF. Selon le secteur d’activité, votre dossier peut également être traité par un Centre de Formalités des Entreprises (CFE) spécifique :
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Activités artisanales : chambre de métiers et de l’artisanat
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Commerces : chambre de commerce et d’industrie
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Professions libérales : directement par URSSAF
Pour choisir le bon CFE ou si vous avez un doute, utilisez le portail multilingue guichet-entreprises.fr, qui vous guide vers l’autorité compétente et simplifie la démarche pour les nouveaux entrepreneurs en France.
Quelles sont les obligations fiscales pour les auto-entrepreneurs ?
L’un des grands avantages du régime d’auto entrepreneur est sa fiscalité simplifiée, qui allège les démarches tout en permettant à chaque indépendant de contribuer au régime social français. Que vous résidiez en France ou que vous exerciez en tant qu’étranger, il est essentiel de comprendre quand et comment payer l’impôt sur le revenu, la TVA, et les cotisations sociales.
Si vous débutez ou si vous souhaitez mieux appréhender le système français, le guide de Rivermate pour faire des affaires en France explique comment le micro s’insère dans l’environnement légal et fiscal global.
Règles en matière de TVA pour les auto-entrepreneurs
Beaucoup de micro entrepreneurs bénéficient de l’exonération de TVA via la franchise en base de TVA. Cela signifie que vous ne collectez pas la TVA ni ne la récupérez sur vos factures. En revanche, vous ne pouvez pas déduire la TVA sur vos achats. Toutes vos factures doivent mentionner : "TVA non applicable, article 293 B du CGI."
Cette exemption est valable tant que votre chiffre d’affaires reste en dessous des seuils annuels :
Si vous dépassez ces seuils, mais en restant sous les tolérances (101 000 € et 39 100 €), vous pouvez continuer à bénéficier de la franchise TVA l’année suivante. Au-delà, vous devrez vous enregistrer pour la TVA sans délai. Plus de détails sur ce sujet sont disponibles sur la page officielle TVA franchise en base sur impots.gouv.fr.
En tant que micro entrepreneur, votre impôt sur le revenu est calculé sur le chiffre d’affaires, non sur le bénéfice. Vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire selon votre activité :
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71 % pour ventes de biens et hébergement
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50 % pour services commerciaux
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34 % pour professions libérales
Le reste est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu en France.
Si vos revenus ménagers sont faibles, vous pouvez opter pour le prélèvement libératoire, un impôt simplifié prélevé directement sur votre compte bancaire. Le taux est actuel :
Pour vérifier votre éligibilité et calculer votre taux, utilisez le simulateur disponible sur la page du prélèvement libératoire sur impots.gouv.fr.
Cotisations sociales et régime français
En tant qu’auto entrepreneur, vous devez cotiser à la sécurité sociale française. Ces cotisations financent notamment l’assurance maladie, la retraite, la maternité, et autres prestations. Elles sont calculées en pourcentage de votre chiffre d'affaires brut :
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12,3 % pour la vente de biens et hébergement
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21,1 % pour les services
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21,2 % pour les professions libérales affiliées à la CIPAV (professionnels de santé, architectes, etc.)
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21,1 % pour les professions libérales relevant de l’URSSAF (consultants, écrivains, etc.)
Vous devrez déclarer votre chiffre d’affaires sur autoentrepreneur.urssaf.fr. Les paiements sont effectués mensuellement ou trimestriellement, selon votre choix, et sont automatiquement prélevés sur votre compte bancaire. Même si vous ne générez pas de revenus durant une période, vous restez obligé de faire une déclaration à zéro pour rester conforme.
Vous recevrez également un numéro de sécurité sociale, et pourrez bénéficier de prestations telles que la couverture santé et la retraite. Si vous avez des doutes liés à votre statut étranger, le blog Rivermate sur l’expatriation en France vous donnera des conseils pratiques.
Points importants à retenir
Une fois votre enregistrement confirmé, vous recevrez un code APE et un numéro SIRET, qui attestent de votre statut d’activité. Vous devez gérer la déclaration de revenus, payer vos cotisations, et maintenir votre micro entreprise en règle.
N’oubliez pas que ce statut ne sépare pas juridiquement vos biens personnels de votre activité professionnelle. Si votre chiffre d’affaires ou votre niveau de risque évolue, il peut être pertinent de changer de structure juridique — par exemple, passer à une SASU ou une EIRL, ou faire appel à un [Employer of Record] pour vous aider dans la conformité et la gestion de la [paie en France].
Combien peut-on gagner en étant auto-entrepreneur ?
Le revenu que vous pouvez générer en tant que micro entrepreneur dépend du chiffre d’affaires annuel. Le gouvernement français fixe des seuils précis selon votre secteur d’activité, qui déterminent si vous restez dans le cadre micro entreprise ou si vous devez passer à une structure d’entreprise plus avancée, avec des obligations comptables et fiscales plus complexes.
Si vous vous demandez comment cela s'applique à votre situation, le guide pour travailler en France est un bon point de départ pour comprendre comment sont définis les usages et limites liés aux différentes catégories d’activité.
Seuils de chiffre d’affaires 2024 pour les micro entrepreneurs
Votre chiffre d’affaires annuel doit rester en dessous de ces plafonds pour conserver le statut de micro entrepreneur :
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188 700 € pour activités commerciales et d’hébergement
Comprend ventes de biens, boutiques en ligne, commerces de détail, locations courte durée comme les chambres d’hôtes ou Airbnb.
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77 700 € pour services ou professions libérales
S’applique aux indépendants tels que consultants, designers, développeurs, écrivains, thérapeutes, etc.
Si vous faites les deux, le total doit rester en dessous de 188 700 €, avec la part services ne dépassant pas 77 700 € dans ce total.
Respecter ces seuils vous permet de continuer à bénéficier d’un régime fiscal simplifié, de cotisations sociales forfaitaires, et généralement de l’exonération de TVA.
Que faire si vous dépassez ces seuils ?
Dépassement des seuils entraîne des conséquences, mais ne supprime pas immédiatement votre statut. Des règles différentes s’appliquent selon votre chiffre d’affaires et la durée de dépassement :
Début de l’obligation TVA
Lorsque votre chiffre d’affaires dépasse :
Vous devrez commencer à facturer la TVA. Cela implique de mettre à jour vos factures, de vous enregistrer à la TVA, et de faire des déclarations régulières. Si vous persistez à dépasser le seuil, votre exemption sera levée et vous devrez appliquer la TVA comme une société classique en France.
Perte du statut micro
Si votre activité dépasse pendant :
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188 700 € de ventes
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77 700 € de services
pendant deux années consécutives, vous sortez automatiquement du régime micro. Une autre classification s’appliquera, avec déclaration obligatoire et comptabilité plus détaillée, cotisations calculées sur le revenu, et probablement la nécessité de faire appel à un comptable.
Transition vers davantage de formalités
Le passage à un nouveau statut implique une gestion comptable plus rigoureuse, la déclaration régulière de vos résultats, possiblement un changement de banque, ou une nouvelle immatriculation. Beaucoup d’entrepreneurs sollicitent alors un accompagnement ou un support via un [[Employer of Record]] pour mieux gérer cette transition.
Pour rester dans les limites, il est important de suivre votre revenu de près :
- Déclarez régulièrement vos revenus sur autoentrepreneur.urssaf.fr
- Tenez un [registres] de toutes vos recettes
- Utilisez des outils de facturation ou de prévision comme Shine, Freebe, ou Indy
- Programmez des rappels mensuels pour comparer avec les seuils
Si votre chiffre d’affaires progresse et approche des plafonds, il est judicieux de commencer à penser à la suite : une restructuration, ou un accompagnement par un conseiller pour étudier d’autres options.
Gérer la comptabilité en tant qu'auto entrepreneur
Gérer ses finances en France sous ce régime est volontairement simple. Vous n’êtes pas obligé de produire une comptabilité détaillée ou d’embaucher un comptable, mais vous devrez faire des déclarations régulières et tenir des registres précis pour conserver une bonne conformité.
Quel registre tenir ?
En tant que freelancer ou petit entrepreneur, il faut suivre toutes vos recettes, par client et date. Si vous vendez des biens, en plus, notez tous vos achats. Vos factures doivent comporter votre nom complet, votre SIRET, et mentionner votre régime TVA si vous en relevez (exonération ou non).
Il est conseillé de conserver toutes les factures, reçus, et justificatifs de paiement au moins 10 ans, pour pouvoir répondre à un contrôle ou une demande officielle, et pour respecter la législation française.
Vous devrez aussi déclarer votre chiffre d’affaires via la plateforme URSSAF, mensuellement ou trimestriellement, selon votre choix.
Outils facilitant la gestion
Pas besoin de logiciels compliqués : beaucoup de freelances en France utilisent des outils simples comme Shine, Freebe, ou Indy. Ces applications permettent de :
Ces outils sont particulièrement pratiques si vous gérez tout seul, pour éviter d’oublier une démarche.
Quand faire appel à un comptable ?
Vous n’êtes pas obligé d’en avoir un, mais dans certains cas, un conseil pro peut être utile :
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Si votre chiffre d’affaires approche des seuils
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Si vous devez commencer à facturer la TVA
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Si vos revenus proviennent de plusieurs pays
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Si vous souhaitez changer de structure (passer à une société formelle, ou envisager une évolution)
Un simple entretien annuel peut vous aider à valider votre organisation, ou à préparer un changement. Si vous souhaitez dépasser le régime auto-entrepreneur, c’est le bon moment pour obtenir un accompagnement expert.